Sophrologie et Addictions

 

Les addictions se rapportent aussi bien à des conduites (jeux compulsifs, internet, boulimie, anorexie, sexe…), qu’à des produits (cigarettes, alcool, stupéfiants…).

Pourtant le principe est quasiment toujours le même : le circuit de la récompense occupe un rôle central dans la mise en place et le maintien d’une addiction. Trois systèmes de neurones (dopaminergiques, sérotoninergiques et noradrénergiques) interviennent pour réguler le circuit : le dysfonctionnement de l’un d’entre eux peut générer l'addiction.
L’addiction démarre toujours par la notion de plaisir qui est générée.
Physiologiquement, on observe en particulier la libération de dopamine (molécule " du plaisir " et de la récompense), à cela s’ajoutent d’autres mécanismes, notamment la libération de sérotonine ou encore l’activation des récepteurs aux endorphines (il s'agit des molécules endogènes impliquées dans l’antalgie et la sensation de bien-être).
La stimulation répétée de ces récepteurs entraîne alors une diminution de la production naturelle d'endorphines, le plaisir n’est plus obtenu que par l'apport de la substance extérieure, ce qui induit une augmentation de la tolérance et un manque dès l'arrêt de sa consommation, c'est alors la dépendance qui s'installe.


Chacun d'entre nous est plus ou moins vulnérable à l’addiction :

  • par une certaine origine génétique, reposant sur l’altération de nombreux gènes.
  • par son environnement, qui est également impliqué, avec la disponibilité du produit et des modèles sociaux : par exemple, le principal facteur de risque de dépendance au tabac est d’avoir grandi au sein d’un foyer de fumeurs, ce qui facilite l’accès au tabac. Tous comme l’addiction au cannabis est fortement associée au fait d’avoir eu des amis fumeurs au moment de l’adolescence .
  • Et enfin, par l’âge de début de consommation qui joue également un rôle : commencer à consommer de l’alcool au début de l’adolescence multiplie par dix le risque de devenir alcoolo-dépendant à l’âge adulte, par rapport à une initiation plus tardive vers l’âge de 20 ans.
 

Sous un autre angle , l'origine étymologique du mot addiction nous permet de présenter l'aspect psychologique :
  • un trouble identitaire et / ou affectif
  • un sentiment de dette sous-jacente (de l'orphelin ou de l'esclave)
  • la soumission (au pater familia)
  • la privation d'indépendance et de liberté.



Le but de cet article est de vous présenter la sophrologie comme étant un outil qui permet d'envisager des réponses à cette souffrance :


En utilisant la base de tout travail en sophrologie en amenant le schéma corporel à plus de réalité vécue, il s'agit de ressentir notre corps au-delà de ce qu'il représente, de le vivre tel qu'il est réellement, d'intervenir ainsi sur le trouble identitaire par une meilleure reconnaissance de Soi.

Ensuite, il s'agit de renforcer l'action positive, car on ne travaille pas sur le négatif, même s'il est pris en compte et entendu, l’objectif étant de retrouver l'estime de Soi perdue dans les addictions, car toute action positive sur notre corps ou notre mental a une répercussion positive sur notre être tout entier.

En développant la réalité objective, la sophrologie permet d'aborder les choses davantage comme elles sont, d'améliorer la compréhension et l'acception des difficultés rencontrées dans un sevrage, mais aussi d'apprécier ses petites victoires de chaque instant, d'envisager des solutions et de se projeter dans l'avenir.

Enfin, et c'est sûrement la clef la plus importante que peut apporter la sophrologie, c'est la restauration progressive, au fur et à mesure des séances des notions d'intérêts et de valeurs que chacun porte en lui. Car , toute conduite addictive ne peut cesser qu'au profit d'une valeur ou d'un intérêt supérieur à celle-ci.


Une alliance thérapeutique et l'échange sur les phénomènes rencontrés au cours des exercices sont importantes au cours des séances individuelles , mais des séances collectives sont également indispensables pour permettre la restauration des relations avec l’Autre : écouter, comprendre, prendre la parole, échanger avec l’Autre.


Chacune des addictions signe des troubles plus ou moins importants sur le plan comportemental, physiologique et psychologique. Il ne s'agit donc pas de sous-estimer une addiction par rapport à une autre, et c'est pourquoi il est nécessaire qu'une réponse soit apportée de façon multi professionnelle : médecins addictologues, psychiatres, sophrologues, infirmières, professeurs d’activités physiques et sportives, artistes…

En vidéo:  

Découvrez comment l'alcool et les drogues kidnappent le système de récompense de notre cerveau !